Moa BENNANI était de profil dans mon champ de vision, en conversation avec un ami commun ; je savais qui il était grâce à la découverte de son oeuvre et d'une photo le situant dans son atelier.
Je n'ai pu, n'ai su me retenir ; il fallait que je m'imprègne de quelques-unes des sensations du Maître. Ne pas trop "en faire", ne pas l'importuner (le style "groupie énamourée" n'est pas le mien), mais tenter d'approcher, chercher à percevoir... et comprendre ? éventuellement !
L'homme n'est pas revêche mais réservé, semblant presque s'étonner que l'on puisse s'intéresser à ses conceptions artistiques. A l'en croire, il ne sait pas, il ne cherche pas à savoir, à concevoir, mais à exprimer. En le titillant par mon insistance, je lui arrache l'ébauche d'une "classification" : il daigne accepter, presque amusé, la notion de "déstructuraliste" que je lui propose... mais, de fait, pour lui, peu importe les mots ; il voit, il analyse, il pense, il transpose, il s'exprime... c'est là, en synthèse, ce que je parviens à peine à lui faire implicitement "revendiquer".
Visiblement l'artiste n'est pas en quête d'un label ou d'une étiquette ; touché par son oeuvre, je voudrais me substituer à lui pour plagier le duc de Rohan : " Roi ne puis ; Dali, Magritte, Picasso ne daigne ; Bennani je suis ! "
